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Radiothon de CFLX 95,5 FM, la radio communautaire de l’Estrie


C'est à partir de 1982, autonome et indépendante, que CFLX prend lentement son envol sous le sceau de « radio régionale estrienne.»
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Photo : crédit photos: archives CFLX
Sylvie L. Bergeron Par Sylvie L. Bergeron
Mardi le 21 mai 2019

À l'occasion de son Radiothon annuel, qui se déroule ce samedi 25 mai, de 8 h à 18 h, rappelons quelques jalons de la Radio communautaire en Estrie. Située en plein cœur de Sherbrooke, CFLX-FM diffuse dans un rayon de 60 kilomètres : d'est en ouest, du nord au sud; des pentes de l'Orford aux rives de l'Aylmer; des montagnes blanches à la limite de la rivière Saint-François. Son antenne, installée au mont Bellevue et légiférée par Industries Canada, lui procure une puissance de 1 330 watts.

Par lettres patentes au Registraire du Québec, la radio communautaire est constituée comme organisme à but non lucratif. Au départ, en 1978, CFLX répondait aux attentes et à la mission de la Radio campus de l'Université de Sherbrooke. À la fréquence 98,1, elle diffusait sur le câble, mais pour l'essentiel sur la colline universitaire, dans l'ouest de la ville. Pas si lointaine, cette époque remonte aux premières heures de la radio dite « underground » au Québec.

Puis, à partir de 1982, autonome et indépendante, elle prend lentement son envol sous le sceau de « radio régionale estrienne.» Bien qu'elle connaisse quelques ratés dans son déploiement, liés surtout à un financement incertain, elle atteint assez vite « une portée enviable de 25 000 auditeurs et auditrices », selon ce qu'affirme Pierre Roberge de La Presse canadienne du 5 décembre 1991.

Le son et la programmation se situent alors à mi-chemin entre la radio étudiante et la radio plus commerciale. D'ailleurs, la journaliste culturelle du quotidien Le Devoir, Nathalie Petrowski, écrit en 1985 que sa renommée tient moins à son créneau qu'à « son art de la différence ». Selon elle, « cette formule inédite cherche à éviter les territoires éculés des succès éphémères, oubliés aussi vite qu'ils ont été consommés.»

Rentable ou si peu, rien n'est laissé au hasard chez les gens de CFLX qui cultivent d'entrée de jeu la différence avec efficience. Pour Jacques Beaulieu, France Bisson, Ghislain Chamberland, Jacques Côté, Reno Fortin, Yves Fortin, René Goyette, Jacques Julien, Normand Labelle, Bruno Lacombe, Denis larouche, Luc Lemay, Julie Normand, Marcel Racine, Stéphane Reynolds ou Gaétane Roy, nommée bénévole de l'année en 1991, CFLX radio rappelle « une époque où le FM constitue un vaste champ d'expérimentation et un creuset d'atmosphère réfractaire à la rigidité des formules et des formats.»

Considérée comme la plus jeune station MF non commerciale dans les années 1980 au Québec, ses artisans désiraient en effet proposer « une alternative aux médias existants.» Dans le journal L'intercom de l'édition d'août-septembre 1985, Bernard Landry, le directeur général, en résumait ainsi les orientations : « la radio est différente par son accessibilité, sa gestion met sa structure; par sa programmation qui se veut le reflet de la communauté; par le traitement de l'information régionale; par sa musique diversifiée; et par la publicité et la promotion intégrées aux contenus.»

Si bien que grâce à quelques valeureux gaulois, la Radio campus change de fréquence le 8 octobre 1984. Les Pierre Avard, Serge Cabana, Jean-Pierre Fortier, Pierre Javaux, Francine Labrosse, Yves Lafond et Daniel Nadeau, entre autres, bataillent très fort pour obtenir les autorisations nécessaires auprès du ministère des Communications du Québec. Avec force persuasion, ils imposent un nouveau modèle qui commence à diffuser sur les ondes hertziennes en Estrie au 95,5 FM. Dans cette voie, on adopte les lettres d'appel C.F.L.X., en hommage au chantre du Québec, Félix Leclerc, né soixante-dix ans auparavant.

En 1986, CFLX tenait sa première loterie-voyage et mettait l'accent sur des événements, tels que concours de chansons et spectacles, pouvant lui donner une certaine visibilité et engendrer du même coup des revenus autonomes par le biais notamment de productions commanditées.

L'année suivante sera dans cette lancée celle de la stabilisation financière et de la normalisation pour CFLX. Comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, elle obtient pour la première fois un excédent de ses revenus sur les dépenses. C'est pourquoi le 5 juillet 1988, le CRTC lui accorde un renouvellement de licence échelonné sur cinq ans. L'auditoire passe également à près de 21 % en février 1988, comparativement de 13 % en 1986. En date du 31 août 1989, l'organisme compte plus de 800 membres individuels et 40 membres institutionnels. De plus, CFLX offre à ce moment 52 émissions totalisant 124 heures de programmation par semaine.

Avant de déménager ses pénates, en 2001, tout à côté du Théâtre Granada, la radio de Félix a créché pendant 17 ans sur la rue Dufferin, quartier pittoresque du centre-ville, dans l'ancien hôtel de diligence Le Magog. Elle y était logée, bien branchée, au troisième étage qui, soulignons-le, a vu naître le parti conservateur de Maurice Duplessis. En plus des murs défraîchis et tapissés de boîtes d'œuf pour insonoriser la discothèque et les deux studios, il fallait compter 64 escaliers pour y accéder. Ce que la chanteuse à succès Ginette Reno a franchi en 1999, non sans maugréer que « c'était bien la première et la dernière fois!»

À la lumière de cette anecdote et de plusieurs autres à venir, on comprend mieux ce pourquoi l'incendie du bâtiment le 20 décembre 2017, par un froid sibérien, a ravivé autant de souvenirs dans la communauté. Pour preuve, il vous faut lire les commentaires qui ont déferlé par centaines sur différentes pages des médias sociaux, lesquelles rappellent tout un pan de l'histoire « céfélixienne ».

Doté en 1873 d'un toit à la Mansart, reconstruit en 1902 pour agrandissement avec des briques rouges du désormais célèbre Père Beckett, puis complètement rénové en 1952 par la famille Saint-Onge et, enfin, reconverti en bars et restaurants à la fin des années soixante-dix, l'édifice patrimonial aura certes laissé des traces indélébiles dans les esprits.

En guise d'aide-mémoire, on peut consulter le blogue de l'historienne Hélène Liard qui évoque dans un texte intitulé « L'hôtel Magog ravagé par les flammes », les hauts faits de ce lieu mythique où ont séjourné, semble-t-il, l'actrice française Sarah Bernardt, le géant Beaupré et le poète des Vierges folles, Alfred Desrochers. Son instantané est paru dans La Vitrine des Archives de la BAnq en date du 18 janvier 2018.

 


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