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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Tu y crois, toi?

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 28 septembre 2020

« Tout cela est vrai et réconfortant aux yeux de celui qui a la foi. La foi évite de toujours remettre les choses en question. »

C'est un prêtre qui parle. La phrase est dite dans un contexte hautement émotif. Le genre de contexte dans lequel il peut être pratique de se raccrocher à une lueur d'espoir quand tout semble sombre autour.

La foi qui apporte la lumière. Évite les remises en question. Les questionnements.

La foi.

Troublante foi.

La foi, au Québec, est tout sauf un long fleuve tranquille depuis les cinquante dernières années. Les pratiques religieuses ont radicalement changé. Le passage de la foi d'une génération à l'autre, sans remise en question, a frappé un mur au cours des dernières décennies. Pourtant, le principe même de la foi semble omniprésent!

Pour moi, la spiritualité n'est pas en couple avec la foi. Pas automatiquement, j'entends. Et c'est une affaire toute personnelle. D'ailleurs, les grandes dérives de la foi viennent au moment où on s'approprie les concepts religieux pour en faire des outils de conversion, d'endoctrinement. La liberté de religion est un concept reconnu dans plusieurs sociétés. Même dans celles-ci, cela dit, un fait demeure : faire partie d'une religion ou d'un groupe religieux crée un sentiment d'appartenance qu'on dit inclusif, mais dans la mesure où « l'inclus » se soumet aux normes du groupe.

Cette chronique ne discute pas de l'importance ou non d'avoir une foi dans un dieu, quel qu'il soit.

Cette chronique s'inquiète des dérives que j'observe ces temps-ci, tout autour de moi.

Bon, je fais une parenthèse sur le dernier mot de la phrase précédente. Moi. C'est aussi une dérive grandissante. Il suffit de noter simplement le nombre de fois qu'on entend (ou qu'on dit!) l'expression « oui, mais moi » dans nos phrases.  L'expression est saupoudrée allègrement dans toutes sortes de contextes. Dans celui de vie en société où l'autre a aussi le droit d'exister, disons que ça devient une dérive de tout ramener à son petit soi si précieux.

Fin de la parenthèse.           

Revenons à la foi.

Une autre expression qui meuble nos phrases quotidiennes est celle-ci : « je crois pas ça, moi. »

La forme interrogative est aussi grassement utilisée : « tu crés ça, toi? »

Comme si tout était basé sur la croyance.

Je fais ici un détour par le début de cette chronique et je propose un raisonnement qui peut sembler simpliste, mais qui me trouble :  telle chose (ou situation) est vraie pour celui qui y croit. Il a alors foi en cette chose. Et s'il y croit, ça devient une vérité. Et quand on est en présence d'une vérité, on arrête de questionner, de vouloir remettre en question. Finalement, puisqu'on a une liberté totale de croire en ce qu'on veut, ça devient non-discutable. Et quand une chose n'est pas discutable, ça crée des fossés inconfortables qu'on contourne  en se rapprochant de ceux qui croient à la même chose que nous. Excluant ainsi les autres et nous confortant dans notre foi en la chose.

Troublant.

C'est un comportement qui se rapproche étrangement des grands mouvements religieux prétendument inclusifs, mais qui ne le sont que si on prend le pas dans la parade proposée.

Pas très aidant, en société, lorsqu'il faut faire un tout avec les libertés individuelles de chacun. Faut croire (!) que le grand changement dans les pratiques religieuses n'a pas complément balayé nos réflexes de croyants...

 

Clin d'œil de la semaine

« Le Coronavirus? Tu crés à ça toi? Pas moi... »

Fin de la discussion.

   


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