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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le Québec : un ado dans une famille reconstituée

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François Fouquet Par François Fouquet
Mardi le 27 juin 2023

En ce matin du 25 juin, voilà qu'on ferme les fenêtres. L'humidité de l'air et un rare vent du nord gardent bien basse la fumée des feux qui ravagent l'Abitibi. Une fumée qui charrie des microparticules pouvant être nocives, prévient la Santé publique.

Drôle de lendemain de Fête nationale! Et un rappel que les changements climatiques, même si on en nie encore de grands pans, sont là, bien présents, dans nos vies.

J'ai pu jeter un œil sur le spectacle de la Fête nationale de Montréal et j'avais prêté l'oreille (à temps très partiel!) à celui de la veille à Québec.

Et je pensais à nous, les souches. Celles et ceux qui sont nés ici au temps où la communauté était relativement uniforme et rassemblée sous une dénomination religieuse et culturelle somme toute relativement uniforme.

Je dis relativement parce que nous avons toujours été divisés, quand même. Les anglos d'un bord, les francos de l'autre.

Dans bien des villes et villages de l'Estrie, des cimetières sont construits l'un juste en face de l'autre. L'un protestant ou anglican, l'autre catholique. 

Une des grandes différences, du côté des francos, c'est cette notion de l'église résolument immiscée dans la vie quotidienne des gens pendant quelques siècles. Le clergé était porteur des valeurs et imposait des façons de faire et de penser. La force du mouvement religieux était telle que les hôpitaux et l'éducation relevaient systématiquement de celle-ci.

L'urbanisation, entre autres, est venue chambouler les choses. Il était plus facile pour le clergé de maintenir sa poigne en milieu rural. Très lentement, depuis la fin des années 1800, on a senti les grands doigts du clergé desserrer leur étreinte.

Tout aussi lentement, par un lien de cause à effet, la population francophone a commencé à s'affirmer un peu plus.

Jusqu'à la Révolution tranquille, qui a eu effet fort sur la société et la population. Une émancipation possible se dessinait subitement. Après près de 400 ans d'existence, les francophones devenaient finalement des ados. Pour poursuivre l'image, collectivement, on commençait même à penser au moment où on deviendrait adultes.

Et là, rapidement, nos frontières se sont ouvertes. Dans un monde de plus en plus global, c'était inévitable. Inévitable aussi du simple fait que notre taux de natalité a fondu comme une glace au soleil du midi.

Alors voilà : l'ado pas complètement mature que nous sommes comme peuple doit maintenant conjuguer avec une famille recomposée!

Et si cela était juste et bon?

Je comprends très bien les inconforts qu'apportent tous ces changements. Et ils sont normaux. Au même titre que je peux très bien comprendre que notre réaction première soit défensive. Il faut atteindre une certaine maturité pour ne pas céder au mode défensif pur et dur.  

Ainsi, j'ai entendu souvent des exclamations du type : « Ils sont au Québec, qu'ils fassent comme nous! »

La phrase est aussi défensive que vide, en fait. Dans le contexte du chacun-pour-soi bien appuyé sur l'expression de nos libertés individuelles, il devient difficile de décrire le « comment on fait, nous, au Québec! »

De toute façon, le réflexe à éviter, c'est celui du repli sur soi. Sur hier. Sur le passé.

Lors du spectacle du 24 juin à Montréal (que j'ai vu à la télé), j'ai eu cette impression heureuse que le drapeau du Québec était symbole de fierté, oui, mais aussi d'ouverture. De grands classiques musicaux revisités par une diversité impressionnante d'artistes. Et ça marchait! Dire que j'ai aimé chaque prestation ne serait pas honnête. Mais faire une analyse globale basée sur mes propres goûts musicaux serait aussi faire un repli sur soi!  

En ce lendemain de veille, au moment d'écrire ces lignes et à travers le smog des grands feux de l'Abitibi, une lumière brille en moi.

Une sorte d'espoir qui rappelle que c'est possible de chanter et danser sur des airs de souche (!) sans se refermer dans une sorte de repli qui finirait par nous isoler.

Un isolement qui ne ferait qu'accélérer notre déclin, cela dit.

Défendre sa culture, ce n'est pas l'imposer. C'est lui permettre de s'exprimer.

Tout simplement.  

 

Clin d'œil de la semaine

Si, en vacances, on peut prendre grand plaisir à danser avec des Cubains sur des airs qui leur sont uniques, on peut, sans gêne et sourire aux lèvres, chanter et danser la Bastringue avec qui que ce soit, peu importe sa culture! 



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