Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La vie, la mort, pis toute…

 Imprimer   Envoyer 

« Ouin, ben la vie, la mort, pis toute, c'est des questions trop grandes pour moé. À part de ça, le monde entier veut juste savoir combien ça coûte... » Dédé Fortin et ses Colocs auront marqué l'imaginaire du fer rouge de la poésie quotidienne. Celle qui se vit plus qu'elle ne se déguste. Cette poésie qui donne un relief à un paysage autrement plat.

Il y a déjà plusieurs années, je me suis retrouvé dans la grand'ville, réussissant à franchir le pont Champlain à temps pour participer à une rencontre des directeurs de publicité du groupe des journaux pour lequel je travaillais. Ce matin-là, l'atmosphère était imprimée en noir et blanc. La seule photo couleur que nous avions en tête, c'est celle de notre ami Robert Aubin. Une photo dont les couleurs étaient comme déphasées à l'impression dans notre souvenir. En fait, elle était nette, mais brouillée de la peine qui sévissait à la suite de sa mort. La maladie avait donné une jambette finale à notre homme.

Je me souviens de notre collègue Mario Savard qui, en début de rencontre, parlait de Robert. De sa vie. Sa mort. Mario qui parlait pour meubler un silence autrement trop lourd. Je me souviens qu'il avait terminé en disant : « Je n'ai pas de conseils à donner tant que ça, mais je vous dirais : profitez de la vie maintenant. N'attendez pas... »

Je me souviens aussi de ma réaction.

« Est-ce que ça veut dire qu'on peut quitter la réunion tout de suite? »

Oui, je sais, je suis un tantinet impertinent.

Mais ce n'était pas si gratuit.

C'est quoi ça, « profiter de la vie pendant que c'est le temps ». C'est quoi ça, « vivre le moment présent à plein »?

Et qu'est-ce que je ferais de si différent si on me donnait une date de départ?

« Je "loaderais" mes cartes et je voyagerais tant que je peux! », m'a dit un ami un jour.

C'est vrai que la tentation est forte de laisser toutes ses responsabilités au placard, de pelleter en avant les conséquences de ses gestes et de profiter à plein, comme sur une belle photo d'agence de voyages, de la vie.

Pis, le moment présent, je veux bien le vivre à plein. Mais c'est court le moment présent. Le temps de l'écrire, il est passé. Est-ce que ça veut dire que vivre à plein c'est ne même pas reprendre son souffle entre deux fantasmes?

Je ne suis pas de mauvaise foi. À peine impertinent.

Mais qu'est-ce que je ferais tant si on me donnait la date de la fin de ma vie et que c'était, disons, dans quelques mois?

La question est purement hypothétique, je sais, parce que celles et ceux à qui ça arrive ont généralement une décroissance constante de leur santé qui les empêche de faire bien des trucs.

Mais disons que l'hypothèse marche. Mettons...

Je quitte le bureau en disant « arrangez-vous »? Au risque de vous surprendre, non... Je suis bien dans ce que je fais. Ce que je suis et ce que je fais vivent bien ensemble et mon entourage professionnel est d'une qualité, monsieur, madame, c'est à rendre jaloux! Donc, je ne me sauverais pas.

Je ne quitterais pas mon chez-moi non plus. Je suis bien, chez moi. Mon entourage (proche et plus éloigné) de vie personnelle est d'une qualité, monsieur, madame, c'est à rendre jaloux!

Alors, je ferais quoi? Je ne sais pas trop. Une tournée pleine et de « merci » et d'adieux, probablement. Je ne sais pas.

Mais je me dis une chose, par exemple. Si, en me posant la question (hypothétique à souhait, je répète), j'en venais à la conclusion que je fuirais un pan de ma vie si j'en avais le choix, je n'attendrais pas d'avoir une date annoncée de fin de vie. J'agirais maintenant.

J'agirais de façon responsable. Je veux dire responsable de mon équilibre. De ma vie. De ce que j'en fais.

Clin d'œil de la semaine

Notre entourage est une dynamique. À nous d'y jouer notre rôle...


  A LIRE AUSSI ...

Trump et Poilièvre : quand ça dépasse les anecdotes

Lundi le 6 mai 2024
Trump et Poilièvre : quand ça dépasse les anecdotes
Dans mes bagages, j’apporte…

Lundi le 22 avril 2024
Dans mes bagages, j’apporte…
Puissante candeur de la jonquille

Lundi le 13 mai 2024
Puissante candeur de la jonquille
NOS RECOMMANDATIONS
Le corps retrouvé à Drummondville est bien celui de la résidente de Windsor, Christine Leblanc

Jeudi le 16 mai 2024
Le corps retrouvé à Drummondville est bien celui de la résidente de Windsor, Christine Leblanc
Une nouvelle école primaire sera enfin construite à Sherbrooke

Vendredi le 10 mai 2024
Une nouvelle école primaire sera enfin construite à Sherbrooke
Le Groupe Beaucage décroche l’or au  palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada

Mardi le 14 mai 2024
Le Groupe Beaucage décroche l’or au palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 13 mai 2024
Puissante candeur de la jonquille

inscription infolettre 600
Une nouvelle école primaire sera enfin construite à Sherbrooke Par Julie Meese Vendredi, 10 mai 2024
Une nouvelle école primaire sera enfin construite à Sherbrooke
Le Groupe Beaucage décroche l’or au  palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada Par Julie Meese Mardi, 14 mai 2024
Le Groupe Beaucage décroche l’or au palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada
Le corps retrouvé à Drummondville est bien celui de la résidente de Windsor, Christine Leblanc Par Daniel Campeau Jeudi, 16 mai 2024
Le corps retrouvé à Drummondville est bien celui de la résidente de Windsor, Christine Leblanc
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous