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Atténuation vs Adaptation

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Yves Nantel Par Yves Nantel
Jeudi le 10 novembre 2022

Jusqu'à peu lorsqu'on parlait de lutte aux changements climatiques, on discourait sur les mesures d'atténuation des émissions de GES, aujourd'hui, au gré des effets du réchauffement, le discours bifurque vers l'adaptation. Les experts nous avaient prévenus : tout retard dans la réduction des GES se traduira par des coûts humains et financiers inimaginables en adaptation. Et l'on n'a pas pris au sérieux leurs avertissements répétés. Il nous a fallu être acculés au précipice pour réagir. 

L'adaptation s'impose 

L'atténuation consiste à réduire les émissions de GES en faisant la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables tout en réduisant les émissions de méthane et de protoxyde d'azote. Donc l'abandon du charbon, du pétrole et du gaz naturel au profit de l'hydraulique, du solaire, de l'éolien et de l'hydrogène vert. 

L'adaptation, c'est l'adoption des mesures visant à contrecarrer les effets du réchauffement du climat. L'on parle ici des ouragans, des inondations, des feux de forêts, des sécheresses, des chaleurs extrêmes, de la fonte des glaciers et de leurs répercussions dans nos vies. 

On commence à réaliser que personne n'est à l'abri: hier en Colombie Britannique, en France, au Pakistan, en Afrique, aujourd'hui, en Chine, en Floride, au Canada. On constate la force de Dame nature et que les dommages seront très coûteux. Il faudra sortir des milliards de dollars pour s'ADAPTER. Des argents non prévus aux budgets de nos gouvernements ou qu'on affectait à d'autres nécessités. 

Les villes du Québec n'ont pas les reins financiers suffisants pour s'adapter et revendiquent des parts de budget au gouvernement. On comprend. Les infrastructures sanitaires vétustes et non construites pour faire face aux événements climatiques (égouts, eaux pluviales et autres), sont à refaire. Les routes riveraines du fleuve et de la mer qui subissent l'érosion sont à consolider, on doit déplacer des maisons. Un récent rapport met en évidence que 273 segments de route en Gaspésie sont vulnérables aux effets des changements climatiques. Et la liste pourrait s'allonger, s'allonger. 

Les coûts seront très élevés 

D'après l'Institut climatique du Canada, la moitié des retombées de la croissance économique servira à colmater les dégâts causés par les changements climatiques. Les dommages en destruction de biens, en dépréciation des infrastructures ou encore en maladie ou en pertes de vie évitables devraient s'élever à 25 milliards de dollars au Canada en 2025. Et si rien ne change, ils atteindront entre 78 et 101 milliards en 2050. 

Tel que rapporté par Alain McKenna du journal Le Devoir, Guy Cormier, président du Mouvement coopératif Desjardins déclarait récemment que l'ouragan Fiona force les principales institutions financières du Canada à réagir. « Avant, le principal risque contre lequel on assurait nos clients était le risque d'incendie. Aujourd'hui, c'est le risque d'inondation. » « Je vois une prise de conscience dans notre industrie depuis 12 à 24 mois que je n'ai jamais vu auparavant ». Le mouvement Desjardins a publié en 2021 un plan d'action pour atteindre en 2040 un bilan « zéro émissions nettes ». 

Il est encore temps selon le GIEC 

Encore une fois, il faut faire ressortir que les leaders nationaux de la planète n'ont pas écouté la science qui commandait de prendre au sérieux l'urgence de diminuer les émissions de GES. Entre 2005 et 2019, les émissions mondiales ont augmenté de 23,6 %. 

Pour leur part, la Chine et l'Inde ont cru leurs émissions de plus de 80 %. Ici, le Canada a diminué de seulement 1,7 % ses émissions de 2010 à 2020, le Québec n'a guère fait mieux avec une réduction de 2,4 % alors que leur objectif était de 20 % pour éviter le plus possible les coûts de l'adaptation. 

Aujourd'hui, on en paie le prix et cela va s'accentuer. En effet, comme les GES restent longtemps dans l'atmosphère même si on les arrêtait immédiatement, nous en avons encore pour plusieurs années à subir des événements comme ceux des dernières années. Au moment où j'écris ces lignes l'ouragan Fiona, puis l'ouragan Ian viennent de déferler sur le continent nord-américain à quelques semaines d'intervalle. 

À la différence d'il y a 20 ans, il ne suffit plus de planifier la réduction des émissions, il faut planifier la nécessaire adaptation aux dégâts découlant de notre incurie à prendre « à bras le corps » la réduction radicale des émissions des GES depuis les années 1990. 

Mais tout n'est pas joué car le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) nous disait, récemment, que nous pouvons encore amoindrir les dégâts si tous les pays signataires de la Convention-cadre des Nations-unies sur le changement du climat, qui se réuniront dans quelques jours, prennent des engagements fermes d'arriver à la carboneutralité en 2050. 

Pour sa part, Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, nous a déjà mis en garde : « Nous saccageons notre planète. Nous avons entrepris une guerre contre la nature. Si nous gagnons, nous sommes perdus ». 

Yves Nantel, novembre 2022 

 

Million ou milliard, quelle différence ? 

On alterne allègrement entre les millions et les milliards :  achats de multinationales, fortunes personnelles, items au budget des gouvernements, quantité de GES dans l'atmosphère. On s'habitue à entendre ces deux quantités et on a banalisé la différence qui existe entre ces deux nombres. Pour illustrer la différence entre eux, voici un petit exercice à faire. 

Pouvez-vous figurer le temps que vous prendrez à calculer un million et un milliard sachant que vous prendrez une seconde pour chaque unité ? Par exemple, un million un, un million deux, un million trois jusqu'à un million, puis jusqu'à un milliard sans vous arrêter. Résultat: il vous prendra 11,6 jours pour compter jusqu'à un million et 31,69 années pour compter un milliard. Depuis que j'ai compris cette différence, je sursaute chaque fois qu'on me parle de milliards.


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