Jean-Guy Guay conduit des autobus pour la Société de
transport de Sherbrooke depuis maintenant 30 ans. Au fil des années il est à
même de constater les changements de comportement chez les automobilistes
sherbrookois. L'impatience et le manque de courtoisie sont malheureusement de
plus en plus présents.
Afin que les usagers de la route puissent comprendre la
réalité des chauffeurs d'autobus, la STS a ouvert un véhicule aux visiteurs.
Dans le cadre de la semaine de la sécurité routière, la population était
invitée à venir s'asseoir dans le siège du conducteur afin de constater par
eux-mêmes la vision qu'ont ceux-ci.
« Ce que je remarque au fil des années, c'est l'impatience
et le manque de courtoisie des automobilistes », résume M. Guay.
Alors que les autobus municipaux devraient avoir priorité
quand vient le temps de quitter le côté de la route, plusieurs automobilistes
feraient fi de ce règlement.
« Il y a des personnes qui sont correctes sur la route
et nous laissent passer, mais il y en a beaucoup qui ne le font pas. Ils ne
veulent pas rester en arrière de l'autobus, donc ils vont prendre tous les
risques possibles pour arriver en avant de nous-autres », raconte le
chauffeur.
Certes, les chauffeurs doivent composer avec l'impatience de
certains automobilistes, mais les piétons et les cyclistes causent aussi leur
lot de soucis. En prenant place dans le siège du chauffeur, certains ont pu
prendre conscience de cette réalité.
« Les gens peuvent ainsi percevoir qu'il y a un enjeu. À
certains moments et endroits, les chauffeurs ne peuvent pas les voir. Les
piétons ont le devoir de se rendre visibles pour le chauffeur », explique
le président de la STS, Bruno Vachon.
Des citoyens indisciplinés
En travaillant sur la route à longueur de journée, M. Guay
est à même de constater les écarts de conduite des utilisateurs de la route.
Selon ce dernier, les campagnes de sensibilisation font leur effet, mais elles
semblent tomber rapidement dans l'oubli.
Ce qu'il remarque, c'est la difficulté des automobilistes à
respecter les traverses pour piétons. Sinon, l'utilisation des téléphones
cellulaires et des texto seraient encore très présente.
« C'est une épidémie. Nous sommes plus hauts que les
automobilistes, donc nous sommes bien placés pour le voir. Selon moi, c'est
rendu pire que les problèmes d'alcool au volant », laisse tomber M. Guay
en ajoutant avoir tellement vu de texto au volant, que même lorsqu'il conduit
son véhicule personnel, il demeure craintif.