Le conseiller Julien Lachance a témoigné son inconfort quant à la croissance constante de la masse salariale des employés municipaux. Il a de ce fait proposé un gel des salaires pour les deux prochaines années.
Lors du dernier conseil municipal, M. Lachance s'est opposé au dépôt du budget. Selon le conseiller, il est primordial de s'attaquer promptement à la croissance des salaires des employés de la Ville qui est, indique-t-il, la principale cause expliquant l'augmentation fulgurante des dépenses de la Ville.
Il est conscient que les transferts de responsabilités, les nouvelles obligations et les efforts exigés au monde municipal représentent un fardeau financier qui est chaque année plus imposant. Or ceci ne justifie pas l'augmentation des dépenses de 80 % depuis les 14 dernières années.
« Nous devons faire nos devoirs et mettre en place des mécanismes et des mesures aussi draconiennes soient-elles pour reprendre le contrôle de nos dépenses », a-t-il insisté. C'est ainsi que le conseiller, M. Lachance a proposé une pause, un gel des salaires pour les deux premières années des conventions collectives. « Pendant cette période, je suggère de mettre en place une équipe de gestionnaires et d'élus spécifiquement dédiés à la recherche des causes fondamentales qui année après année contribuent à augmenter la masse salariale nettement plus rapidement que le taux d'inflation. »
Le président du comité exécutif, Serge Paquin, a pour sa part justifié l'augmentation des dépenses de la Ville : « D'une part, le gouvernement provincial confère aux villes des responsabilités de plus en plus larges et de plus en plus importantes et d'autre part nous avons une structure de travail qui fait que pour les pompiers ou les policiers il y a un arbitrage obligatoire qui peut s'appliquer à la demande des parties si nous ne nous entendons pas. Quand les groupes d'employés ne réussissent pas à obtenir gain de cause, ils ont recours à l'arbitrage. Ce qui fait que l'on tire toujours vers le haut les conditions de travail », a-t-il expliqué.
Quant à l'idée du gel des salaires, M. Paquin a indiqué « qu'il n'y avait pas un élu au Québec qui ne serait pas d'accord avec un gel salarial. » Alors que le gouvernement Couillard a proposé un gel de salaire aux employés de l'État sur deux ans la semaine dernière, M. Paquin a rappelé que les municipalités n'avaient pas ce pouvoir décisionnel : « Tant que le gouvernement provincial ne collaborera pas pour revoir la structure des relations de travail, je pense que ça relève de la pensée magique que de penser qu'une ville peut modifier les règles du jeu à elle seule », a-t-il poursuivi.
Alors que certains élus ont déploré les propos de M. Lachance en reprenant l'argumentaire du président du comité exécutif, la conseillère Nicole Bergeron a indiqué partager l'avis de son collègue : « Je partage mon écœurement et mon impuissance comme élu vis-à-vis le gouvernement municipal et provincial en lien avec le fait que nous ne sommes pas capables de nous attaquer aux problèmes structurants concernant les masses salariales de nos employés », a-t-elle réitéré.
« On se dit que nous ne sommes pas capables de changer les choses parce que le gouvernement ne nous donne pas les outils. Allons-nous finir par leurs demander? Sommes-nous capables de faire front commun ou encore une fois ce sont les villes de Québec et Montréal qui décideront pour nous », s'est-elle questionnée sarcastiquement.
Selon la conseillère de l'arrondissement de Brompton, l'ensemble des élus municipaux ont le devoir de se questionner sur les problématiques structurelles qui enveniment les orientations budgétaires.