Le 10 novembre dernier, celui derrière les six « Caffu » de Magog et de Sherbrooke s'est vu remettre un prix Chapeau restaurateurs!, décerné par l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ). De buss-boy à proprio de six restos, Michel Lussier est la preuve qu'une passion peut faire des petits.
« C'est très flatteur de voir son travail être reconnu à travers le Québec et ce, même si toutes mes entreprises sont en Estrie. C'est plutôt rare, dans mon domaine, de recevoir des reconnaissances comme celle-là. Malgré ça, la plus belle reconnaissance qu'on peut recevoir, c'est de constater son restaurant plein et ses clients, satisfaits », affirme Michel Lussier.
Pour celui qui a débuté dans la restauration à l'âge de 14 ans, recevoir ce prix est une « belle tape dans le dos. Ça me montre que je suis au bon endroit et ça me donne le goût de poursuivre dans cette voie », de dire l'homme d'affaires.
Qu'est-ce que le milieu exige d'un restaurateur pour qu'il arrive à pérenniser ses établissements à Sherbrooke?
« Je pense que le domaine de l'hôtellerie connaît une petite récession depuis un temps. Ça a toujours été difficile de faire sa place dans le milieu et ce l'est peut-être encore plus depuis quelques années, soutient M. Lussier. Pour réussir, ça prend plus qu'un bel endroit et une bonne bouffe : il faut s'attarder à un paquet de petits détails pour que les gens adoptent ton établissement. La qualité, la température, le décor, le service, de dynamisme de ton équipe, l'ambiance... Aujourd'hui, quand les gens sortent, c'est plus que pour une bonne assiette. »
Selon le restaurateur, une bonne part du succès de ses établissements repose sur son personnel, puisque c'est lui qui fait le contact entre le client et le Caffuccino. Une autre part, sur le travail acharné des gestionnaires.
« Certains peuvent penser que je travaille de moins en moins, mais c'est tout le contraire! C'est du travail acharné tous les jours et plus intense qu'avant. Avoir des restaurants, c'est beaucoup d'administration, de calculs, de détails... il y a tellement de dépenses qu'il ne reste jamais qu'une mince marge de profits. On ne peut pas se permettre de faire une erreur. »
Une situation qui n'est pas réservée qu'à ses six restos. Selon l'ARQ, la marge bénéficiaire des restaurants au Québec serait établie à 3 % en 2013, comparativement à 2,6 % l'année précédente.
« Chaque semaine, on recommence : on calcule, on achète, on forme notre personnel. Mais j'aime ce que je fais », conclut l'homme d'affaires.