ConcertAction femmes Estrie présentait ce matin sa stratégie régionale pour améliorer l'accessibilité et la sécurité des ressources offertes aux femmes en situation d'itinérance ou à risque. Triste constat; les femmes sont de plus en plus nombreuses à se retrouver en situation de précarité.
C'est à la suite d'une forte augmentation de femmes cognant aux portes d'organismes que ConcertAction femmes Estrie, en collaboration avec divers partenaires, a eu l'idée de mettre sur pied le projet Femmes itinérantes à l'abri de la violence. Ce projet, échelonné sur une période de trois ans, a pour objectif de mieux répondre aux besoins des femmes, en leur offrant des ressources sécuritaires et mieux adaptées à leurs besoins.
Dans le cadre de ce projet, 61 intervenants et 62 femmes en situation ou a risque d'itinérance ont pris part à une étude qui visait à dresser un portrait plus clair de la situation et à bien cibler les besoins chez les femmes.
L'étude a eu lieu à Sherbrooke, l'été dernier. «D'abord, nous avons constaté que les besoins sont nombreux, indique Marie-Eve Rheault, agente de développement chez ConcertAction femmes Estrie. Le nombre de femmes augmente, mais elles fréquentent peu les ressources d'aide. On les voit aussi très peu dans la rue pour mendier.»
Même s'il est difficile de donner des chiffres exacts, on indique qu'un peu moins du tiers des personnes en situation d'itinérance sont des femmes. On parle donc d'environ 300 femmes qui cognent aux portes d'organismes. «Mais ici, on ne compte pas toutes celles qui préfèrent rester cacher», précise Mme Rheault.
Les facteurs qui expliquent cette augmentation sont nombreux, mais ceux qui reviennent davantage sont la dépendance à l'alcool et aux drogues, les problèmes financiers, ainsi que la violence. Le facteur de la violence serait d'ailleurs le plus significatif, selon cette étude.
La stratégie
L'automne dernier, à la suite de cette étude, une cinquantaine d'intervenants provenant de différents secteurs (santé, jeunesse, hébergement, sécurité, etc.) ont développé une stratégie régionale qui a pour objectif d'améliorer les services offerts aux femmes.
Il faut d'ailleurs préciser que pour le moment, sur le territoire de l'Estrie, on ne retrouve aucun endroit réservé aux femmes.
«Pour 68% des femmes rencontrées, il est important d'avoir accès à des lieux, des ressources et des activités ou elles se retrouvent entre elles, explique Mme Rheault. Comme plusieurs ont vécu de la violence, un environnement non mixte peut parfois faire une différence.»