C'est Marie-Pier Boisvert, une Sherbrookois bien connue pour
son implication auprès de la communauté gaie, lesbienne, bisexuelle,
transsexuelle et transgenre (LGBT), qui vient d'être choisie pour prendre la
direction générale du Conseil québécois LGBT.
Marie-Pier s'est fait connaître en Estrie par son
implication pour plus de visibilité de la communauté LGBT et des organismes
communautaires liés à la cause.
Dans ses nouvelles fonctions, elle sera en charge des
représentations auprès du gouvernement, notamment en matière de financement des
organismes communautaires et des suites à donner au Plan d'action
gouvernemental de lutte contre l'homophobie 2011-2016.
« Le Plan vient à terme en 2016, explique Marie-Pier. On
devra s'assurer qu'il y aura un nouveau plan ou encore une transition acceptable.
Malgré la vaste compagne de sensibilisation contre l'homophobie en 2013, il y a
encore de nombreux actes homophobes. Le cas de St-Tite en est un. Il faut s'assurer
que la fin du plan d'action ne veut pas dire la fin des mesures. »
Malgré ces mauvais souvenirs, Marie-Pier souligne que le
Québec a connu de belles et grandes avancées en matière de droits, notamment en
ce qui concerne les trans.
« Les personnse trans n'ont plus à fournir
une preuve de chirurgie pour faire changer leur sexe sur leurs papiers
officiels depuis le 1er octobre 2015. Toutefois, il y a encore des
personnes qui ne peuvent pas bénéficier de ce droit, comme les immigrants et
les mineurs. »
Les immigrants qui s'installent au Québec à la suite de
persécution dans leur pays doivent toujours passer par la longue et complexe
procédure pour un changement de sexe sur leurs documents officiels. Même chose pour les mineurs, malgré une autorisation parentale : ils ne
peuvent pas faire changer leur sexe sans preuve de chirurgie.
Aussi, la nouvelle directrice générale entend bien s'attaquer
au problème de financement des organismes communautaires.
« C'est un dossier au centre des discussions au Conseil, les
mesures d'austérité font en sorte, par exemple, que des formations importantes
pour les intervenants sont maintenant payante. Elles étaient populaires, mais à
200 $ la formation, les organismes ne peuvent pas se les payer. Les inscriptions
à ces activités ont chuté drastiquement depuis la fin de leur financement par
le gouvernement. »
De grands défis pour Marie-Pier, qu'elle a hâte de relever.
« J'entre là-dedans pleine de motivation, et ce sera
nécessaire pour moi d'avoir de la drive pour faire avancer les choses, affirme
la militante. Je suis enthousiaste, j'ai énormément de support, la réaction des
gens autour de moi et avec qui j'ai travaillé est super! »
La nouvelle directrice générale du Conseil québécois LGBT
sera présentée à l'ensemble des membres du conseil lors du Gala Arc-en-ciel, au
début du mois de novembre, à Montréal.