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La Grèce est réputée pour servir l'abondance à table. La Grèce représente une destination culinaire de rêve qui fait jalouser notre peuple. On tente d'imiter en vain les célèbres recettes typiquement grecques. La Ville Reine des Cantons de l'Est propose un petit coin grec en plein cœur d'un St-Élie en mouvement. Anciennement à proximité du nouveau carrefour giratoire, Le Restaurant Grec a depuis 6 ans choisi le chemin Saint-Rock Nord pour s'y établir. D'abord en arrivant, le restaurant est imposant et surprenant. Le stationnement est à l'image des places à l'intérieur, c'est vaste et la salle à manger peut accueillir plusieurs personnes.
Dès mon arrivée, je suis prise en charge par Sophie. Sophie c'est une des filles de Johanne Maronitis et de Johnny. Le resto, c'est une histoire de famille depuis 1996. Parmi la douzaine d'employés, la moitié est issue de la famille Maronitis. La maman québécoise Johanne, le papa grec Ioannis (les clients et les amis de la famille le surnomment Johnny depuis déjà si longtemps), 70 ans et la cuisine c'est toute sa vie. Il se réveille le matin en déjeunant, réfléchissant à ce qu'il pourrait bien cuisiner comme goûter pour l'heure du souper. Et c'est vraiment une valeur qui fût transmise par les gênes. Chaque lundi, la famille se réunit pour cuisiner, placoter et échanger avec la marmaille. Une donnée spéciale attire mon attention. Les quatre sœurs ont toutes un autre emploi, mais elles ne peuvent s'empêcher de participer au succès du restaurant. Elles aiment vraiment ça.
 Le resto est plein à craquer. Je commande avec ferveur mes entrées. Le fromage grec Saganaki est une spécialité grecque. Honnêtement, nous sommes à des miles à pied d'une assiette aux saveurs grecques des restaurants fast-food que je connais. Ici, ça respire la Grèce. Pour tout vous dire, même le sel est grec. Ce fromage est délicieux. Un fromage poêlé et servi avec une huile citronnée. Attention par contre, le produit est fort salé, il faut donc le partager pour éviter de se tanner rapidement. Mais coupé en petits cubes, j'ai vraiment apprécié.
Mon radar fait le tour des autres clients. Sur les tables, on apporte notre vin, mais aussi notre bière. Bon point. Clairement, la clientèle est très fidèle ici. Certains interpellent les serveuses par leur prénom. Hum, je ne suis pas rendue là dans mon cheminement, quand même, je suis dans l'établissement que depuis 30 minutes, mais ici, c'est monnaie courante, certains habitués attendent même la fermeture du resto pour s'asseoir et prendre un café avec les proprios et les employés. C'est une belle richesse ça, une vraie. Une richesse que ne s'achète pas.
 J'envoie en cuisine une nouveauté sur le menu. Des zucchinis frits. On trempe ça dans quoi? Dans un tzatziki maison crémeux et gouteux à souhait. Pas trop ailé, il respecte à la lettre la recette traditionnelle. La friture ne se sent pas. C'est léger en bouche. On va se le dire, je mange des légumes ici. C'est vraiment très bon. Une idée me vient en tête. Un jour je vais revenir avec les enfants. Je vais clairement leur dire que ce sont des morceaux de concombres frits. Oui oui, je vais faire ça! Et ça va passer vous croyez? Certainement!
 Le plat de crevettes de mon copain arrive sur la table. Enfin des crevettes goûteuses à souhait. Pas juste des crevettes trempées dans la sauce comme d'habitude. Non non, imprégnées de saveurs. Les crustacés goûtent les tomates, outre les crevettes à l'ail traditionnelles, c'est pas mal dans le Top 3 des meilleures crevettes que j'ai mangé dans ma vie.
Mario Sabourin est dans la cuisine depuis plusieurs années. Combien de temps en fait? Plusieurs années, disons simplement. Une chimie naturelle existe donc avec la gang du restaurant Le Grec. Avant de tomber dans un baveux baklava maison, j'ai quelques questions pour la maison.
Premier point : les chips grecques. Est-ce vraiment un plat typique de la Grèce? Les vrais Grecs, ils mangent vraiment ça? Euh non, soutient Sophie ma serveuse. Dans les faits, c'est plutôt un mythe de fêtes foraines. Nous c'est les patates grecques, mais la pomme de terre façon chip est tout droit sortie de l'imaginaire des gourmands.
 Et le baklava! Le célèbre dessert est répandu partout désormais. C'est un classique, c'est donc presque pêché de passer tout droit sans même y goûter. Il est si long à réaliser. Avec le miel et ses nombreuses fines couches de feuilles de pâte, c'est la conclusion ultime pour un repas. Honnêtement, je n'avais plus faim, mais l'option pour emporter est aussi un choix judicieux.
Fausseté numéro deux : la folie du yogourt grec. Les tablettes d'épiceries font des steppettes pour attirer notre œil vers l'appellation grecque. Pourtant? Essayez de trouver un yogourt grec dans une épicerie en Grèce pour voir. Bonne chance! Ce n'est qu'une fabulation pure et simple.
Et le dieu grec dans tout ça? Passons, je suis hors sujet hein?
Le restaurant Grec mérite le détour. Non seulement il y a du Coke et du Pepsi. Wow, parle-moi de ça un endroit qui ne complique pas la vie de ses clients. Pas besoin de faire un choix entre les deux. C'est si simple. On n'opte pas pour le luxe ici, mais on joue la carte des repères simples. Notre mémoire aime ça. Notre palais aussi.
Malgré les chandelles ballons 1990 au centre de la table, malgré le décor sobre et un tantinet vieillot, il n'en demeure pas moins que c'était excellent. On s'adapte aux allergies et l'équipe a une grande résilience pour construire le menu des enfants. On aime beaucoup ça. La prochaine fois qu'un trip de brasserie vous appâtera, optez pour le restaurant Le Grec à St-Élie.
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