Afin de contrer le harcèlement au Québec, un Sherbrookois d'origine a décidé de mettre sur pied lundi un outil impliquant des numéros de téléphone avec le mot-clic #jedisnon. Le principe est simple : donner une solution aux personnes qui sont aux prises avec un individu insistant.
Si le nouvel outil contre le harcèlement est disponible dans plusieurs régions du Québec, il l'est aussi en Estrie. « Suite à plusieurs initiatives du genre à travers le monde, j'ai décidé d'offrir gratuitement un outil contre le harcèlement fait aux femmes et aux hommes à travers le Québec », indique le Sherbrookois d'origine Patrick Lincourt, concepteur du projet.
« Je n'ai pas vécu ce genre de harcèlement autour de moi, ajoute-t-il. J'avais la technologie puis la connaissance en main et j'ai vu que ça se faisait en France. Je me suis donc dit pourquoi ne pas l'offrir. Je suis quelqu'un qui aime contribuer et c'est un moyen pour moi de me sentir impliqué dans ce genre de situation. »
C'est donc dire que lorsqu'une personne sera aux prises avec un être insistant quant à la demande de son numéro de téléphone, et ce, même après lui avoir dit non, elle pourra choisir de lui remettre un des numéros de téléphone #jedisnon via le site jedisnon.ca - 819 200-6003 pour Sherbrooke.
« Dès qu'il écrira ou téléphonera à ce numéro, il recevra une mise à jour sur le consentement, souligne M. Lincourt. C'est aussi simple que ça. » Chaque message ou appel engendre des frais gérés entièrement par le Sherbrookois d'origine. C'est pourquoi il a décidé de mettre sur pied une campagne de sociofinancement GoFundMe de 1 000 $ - le montant présentement amassé est de 80 $ depuis trois jours.
« La collaboration des gens aidera pour continuer à offrir le service gratuitement, admet M. Lincourt. Pour chaque tranche de 5 $, plus de 250 personnes indésirables seront sensibilisées à propos du consentement. Les fonds serviront à acheter plus de numéros de téléphone dans différentes régions du Québec et à payer pour les frais des lignes téléphoniques. »
Jusqu'à maintenant, le nouvel outil comptabilise près de 6 500 appels. « C'est une surprise, je ne pensais pas que le projet allait être aussi efficace, confie M. Lincourt. J'aime ça et je pense déjà à la version anglophone. J'aimerais pour le long terme m'associer à un organisme ou une entreprise et peut-être même faire de la sensibilisation dans les écoles. Mon intention est de pousser le projet plus loin. »
Selon la demande, le concepteur Web pourrait ajouter d'autres numéros de téléphone ce week-end.