C'est entre autres ce qui ressort du 7e Symposium
étudiant sur la médecine familiale, qui avait lieu samedi dernier à Sherbrooke.
La prochaine génération de médecins serait d'ailleurs convaincue de l'importance
de collaborer pour assurer de meilleurs soins.
Le Symposium rassemblait près de 400 participants étudiant
actuellement en médecine, en plus d'une cinquantaine de conférenciers et d'animateurs.
L'objectif était de faire connaître la spécialité qu'est la médecine de famille
à ceux qui n'en n'ont pas encore choisi.
Selon le responsable des communications du Symposium,
Mathieu Simard, la pratique de la médecine de famille est d'ores et déjà en
train de subir des changements pour s'adapter aux nouvelles réalités.
« On n'a qu'à penser au nouveau mode de gestion Accès
adapté, affirme l'étudiant de troisième année. Accès adapté est déjà implanté
dans des groupes de médecine familiale et des unités de médecine familiale. Quand
on parle d'accessibilité aux médecins, une meilleure gestion de leurs horaires
est assurément une bonne piste de solution! »
Une meilleure gestion des horaires permettra entre autre de
le libérer de ce que d'autres professionnels de la santé peuvent accomplir. Il
pourra prendre en charge plus de patients ou de personnes vulnérables.
« Une des conférences portait sur la santé mondiale et l'aide
humanitaire, souligne Roselyne Choinière, étudiante de troisième année en
médecine et coprésidente du Symposium. Le professeur Paul Grand'Maison affirme
que la santé mondiale et l'aide humanitaire, ça concerne aussi le Québec et le
Canada. »
Comment? Notamment par le travail du médecin de famille, qui
doit pouvoir s'engager socialement, un défi actuellement.
« Le travail du médecin de famille n'est pas uniquement
destiné à ses patients. Il faut qu'il puisse garder l'œil ouvert, il doit
pouvoir s'impliquer dans les cliniques sans rendez-vous, et ça peut se faire! Avec
une forte collaboration interprofessionnelle, les médecins en auront moins sur
les épaules et pourraient prendre soin des populations vulnérables. »
Dans populations vulnérables, il y a les aînés. Le dr.
Réjean Hébert a entretenu les étudiants sur l'importance du maintien à
domicile.
« Le système de santé doit s'adapter aux problématiques
chroniques, alors qu'il est monté pour gérer des problèmes de santé aigus et
ponctuels, commente Mme Choinière. Dr. Hébert soulignait aussi que les gens
devaient pouvoir choisir où ils recevront leurs soins, chez eux ou en
hébergement. »
Encore une fois, ces suivis et ces prises en charge
pourraient être assurés par des professionnels autres que les médecins, par
exemple des infirmières de CLSC.
« Les groupes de médecine
familiale sont déjà en train de s'organiser avec des physiothérapeutes, des
travailleurs sociaux, des infirmières. Les étudiants réalisent que c'est
important de travailler de pair avec eux, que c'est un gage d'efficacité,
affirme Mathieu Simard. Il y a un changement de mentalité qui s'opère. Il y a
un intérêt marqué pour la collaboration interprofessionnelle et surtout, une
grande ouverture dans la nouvelle génération. »