L'entreprise sherbrookoise se spécialisant dans la
confection de pièces d'étanchéité pour le secteur automobile, a pris un virage
inattendu avec l'arrivée de la pandémie au printemps.
Avec l'imposition d'une pause de la production visant un
secteur jugé non-essentiel, le directeur général de MI Intégration Vincent
Houle et son équipe, ont choisi de contribuer à l'effort collectif pour équiper
les travailleurs et travailleuses de
première ligne. L'aventure a débuté avec
la conception et le développement de visières de protection.
En quelques jours seulement, un concept amélioré d'une
visière se fait imprimer en 3D pour validation. Suivant la conception et la
fabrication d'un moule en un temps record, la production des premières pièces
est un succès immédiat.
Voyant une demande grandissante, la cadence de production
s'accélère et génère une quantité appréciable de visières. L'équipe se
concentre à faire évoluer le concept et à développer d'autres produits adaptés
aux besoins, notamment pour éviter les blessures derrière les oreilles et pour
les casques de sécurité.
C'est par l'entremise du Centre de recherche national du
Canada que M. Houle a été mis en contact avec l'entreprise de filtration du
Saguenay SEFAR et le Dr. René Caissie,
un chirurgien maxillofacial qui travaillait déjà sur un prototype de masque de
type ‘'N-95''. L'objectif : créer
un masque qui serait réutilisable, recyclable, et fabriqué à faible coût en sol
canadien.
« On est vraiment tous très complémentaires! Chacun
connait sa zone d'expertise et c'est un bel exemple de partenariat. Il n'y a
aucun compétiteur, aucune animosité; c'est une belle dynamique d'équipe qui
s'est installée. On a développé le prototype assez rapidement, compte tenu du
défi que cela représentait, » raconte Vincent Houle. Cette collaboration a
mené à un la création d'un modèle unique en son genre et prêt à être produit en
masse. Plusieurs commandes ont déjà été placées par des institutions de santé du Québec pour le ''Dorma 99''.
« On a été rapidement impliqués dans le traitement du
design du masque en partant du concept
initial. Après cela il fallait le rendre viable pour la fabrication, mais aussi
en termes de performance, d'étanchéité dans le visage. Du premier prototype en
impression 3D, on est allé vers un moule pour le produire en vrai polymère. Actuellement
on développe un moule-prototype pour au moins fournir des masques pour répondre
aux commandes que l'on a. On travaille sur des moules de production pour être
capables d'augmenter notre capacité d'ici la fin de l'année, » explique le
directeur général de MI Intégration. L'entreprise n'exclue pas d'éventuellement
élargir la gamme de masque vers le marché commercial, une fois que les chaînes
de montage et d'approvisionnement seront complètement opérationnelles.
Les prochaines semaines promettent d'être bien remplies
puisqu'il faudra adapter les espaces dans l'usine de Sherbrooke pour mettre la
production en marche rapidement. « On a des commandes fermes pour 50 000,
mais il y a des opportunités qui vont jusqu'à un million de masques. Jusqu'à la
fin de l'année, on n'a pas encore une très grande capacité, mais on travaille à
l'augmenter. Donc pour le moment, on prend les commandes pour les hôpitaux
prioritairement, » précise Vincent
Houle.
C'est donc avec enthousiasme que l'équipe de MI Intégration regarde
vers l'avenir. La pandémie aura permis à l'entreprise, non seulement d'innover,
mais de collaborer au développement d'un nouveau créneau en seulement quelques
mois.