Le décrochage scolaire commence souvent très jeune. Plusieurs y songent dès l'âge de 13 ou 14 ans. Afin de garder les élèves sur les bancs d'école, la collectivité a souvent son rôle à jouer pour promouvoir la persévérance scolaire.
Le décrochage scolaire rejoint de près ou de loin chaque personne ayant déjà fréquenté les bancs d'école. Dans plusieurs cas, certains abandonnent alors que d'autres s'accrochent. Selon un sondage Léger réalisé auprès de 1 009 Québécois de 18 à 34 ans, 29 % des jeunes vulnérables au décrochage affirment avoir commencé à y penser dès l'âge de 13 ou 14 ans, ou même plus jeune. Pour eux, la réussite éducative s'inscrit dans un continuum qui débute dès la petite enfance jusqu'à l'âge adulte.
Afin de souligner l'importance de la persévérance scolaire, la Table estrienne de concertation interordres en éducation (TÉCIÉ) et le Projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie (Projet PRÉE) ont lancé ce matin la 9e édition des Journées de la persévérance scolaire (JPS) en Estrie au restaurant La Petite Bourgogne du Centre de formation professionnelle 24-Juin. C'est donc dire que du 12 au 16 février, la collectivité estrienne est invitée à se mobiliser lors de cette campagne nationale et régionale pour la réussite éducative au Québec.
Toujours selon le même sondage avancé, notons que 82 % des jeunes vulnérables au décrochage estiment que la persévérance scolaire relève d'une responsabilité collective. « Lui donner accès à des livres, s'intéresser à ce qu'elle a fait à l'école aujourd'hui, lui offrir des occasions et des lieux pour bouger, soutenir une activité communautaire à laquelle il participera après l'école, le recevoir en stage... Ces gestes sont tous des plus qui font la différence dans le parcours de vie d'un jeune, explique Christian Provencher, coprésident de la TECIÉ et du Projet PRÉE. Des projets comme ceux-ci, il y en a des centaines à la portée de tous. »
Tout le monde a un rôle à jouer
La réussite scolaire ne passe pas par une seule personne. Souvent, les élèves s'accrochent et persévèrent grâce à l'aide de bien des gens : parents, intervenants, et bien d'autres.
« Ces JPS sont une manifestation tangible de la mobilisation estrienne autour de la réussite éducatrice et de la persévérance scolaire, commente Marie-France Bélanger, coprésidente de la TÉCIÉ et du Projet PRÉE. Cette mobilisation ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui sans tous les efforts de concertation que nous avons déployés collectivement au courant des douze dernières années. »
« Se mobiliser au sein d'une instance de concertation pour la persévérance scolaire et la réussite éducative des jeunes, ça permet d'améliorer les capacités d'agir des acteurs de la communauté et à organiser l'environnement dans un tout cohérent pour une intervention coordonnée », ajoute-t-elle.
Dans quelques mois, Ramon Candelario Vasquez aura son diplôme en cuisine du Centre 24-Juin. Malgré les embûches, il a pu compter sur la collaboration d'un orienteur pour trouver sa voie professionnelle. « Je viens de la République dominicaine et j'ai décroché de mes études environ en 2008 à cause de mon immigration, indique-t-il. J'avais commencé mon baccalauréat en enseignement de la musique dans mon pays. La musique est ma passion. Je suis au Québec depuis 2008. En arrivant ici, j'ai essayé plusieurs fois de rentrer à l'université pour continuer mon baccalauréat, mais il y avait des obstacles comme la langue qui était difficile pour moi. J'ai essayé plusieurs fois, mais ça n'a pas fonctionné. »
« En 2014, après avoir commencé le cégep en musique, je suis devenu papa, ajoute-t-il. Je me suis rendu compte que la musique n'amenait pas beaucoup de revenus. J'ai donc passé six mois avec un orienteur pour trouver mon chemin. Ma motivation était mon garçon. J'aime toutes les formes d'arts et j'avais déjà cinq ou six ans d'expérience en cuisine. J'ai donc opté pour ce métier qui me permettra d'assurer mon avenir et celui de mon enfant. »
Dans le cadre des JPS, plusieurs activités auront lieu dans différentes municipalités de la région.
Quelques chiffres
25 % des jeunes vulnérables au décrochage indiquent qu'ils lisent régulièrement dans leurs temps libres;
66 % des jeunes vulnérables au décrochage affirment que leurs parents faisaient un suivi régulier de leur situation à l'école;
34 % des jeunes raccrocheurs affirment que c'est une expérience de travail qui a fait la différence dans leur décision de retourner à l'école;
32 % des jeunes qui ont pensé décrocher, mais qu'ils ne l'ont pas fait, affirment que ce sont les encouragements qui ont fait la différence dans leur décision de rester à l'école.