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Les professionnels de l’éducation sont trop peu nombreux et épuisés


5 mars 2010
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Le manque de professionnels de l'éducation dans les commissions scolaires de l'Estrie entraîne de graves conséquences tant sur les services aux élèves, avec des délais d'attente pouvant aller  jusqu'à plus d'un an avant de recevoir des services, que sur le personnel dont plusieurs souffrent d'épuisement.

Telle est la grande conclusion qui ressort d'une vaste consultation menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) auprès de ses membres, et dont les résultats pour la région de l'Estrie ont été dévoilés hier en conférence de presse par son président, M. Jean Falardeau. Il était accompagné du porte-parole du Syndicat des professionnelles et professionnels des Commissions scolaires de l'Estrie (SPPCSE), M. Michel Laliberté, délégué de l'unité de Sherbrooke et de Mme Stéphanie Perreault, déléguée de la commission scolaire Eastern Townships.

Plus d'un an d'attente pour une évaluation orthophonique

Le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, soutient que le manque de ressources est flagrant dans les quatre commissions scolaires (des Hauts-Cantons, des Sommets, de la Région de Sherbrooke et Eastern Townships).

« Toutes les catégories de professionnels sont touchées, dont notamment les conseillères et conseillers d'orientation, les psychologues, les psychoéducatrices et les psychoéducateurs, les orthophonistes, les orthopédagogues, les animatrices et animateurs à la vie spirituelle et l'engagement communautaire, les conseillères et conseillers à l'éducation préscolaire, les conseillères et conseillers pédagogiques, et les conseillères et conseillers en information scolaire et professionnelle. Les délais d'attente sont particulièrement longs en orthophonie alors que ça peut prendre plus d'un an pour avoir une évaluation. Ça n'a aucun sens, surtout que pendant ce temps, le problème de l'élève s'aggrave sérieusement », explique M. Falardeau.

Trop d'élèves et trop d'écoles par professionnel

M. Falardeau précise que chaque professionnel se voit confier un nombre beaucoup trop élevé d'élèves, et doit en plus se déplacer dans plusieurs écoles.

« La tâche que l'on demande de faire aux professionnelles et professionnels est tout simplement irréaliste. Dans ce contexte, il y a de moins en moins de temps consacré aux services directs aux élèves, il ne se fait pratiquement plus de prévention et il faut prioriser les priorités, les situations les plus urgentes, en laissant en plan des centaines d'élèves qui ont des besoins et qui souffrent », dénonce le président de la FPPE-CSQ.

Épuisement et désertion

Dans ce contexte, M. Falardeau ajoute qu'il ne faut pas se surprendre que les cas d'épuisement professionnel sont de moins en moins rares.

« Les professionnelles et professionnels doivent subir chaque jour le stress d'une charge de travail beaucoup trop lourde, la pression, l'angoisse et l'insatisfaction de constater leur incapacité à aider tous les élèves ayant des besoins. Plusieurs sont littéralement épuisés et vont jusqu'à remettre en question leur avenir professionnel. La piètre qualité de nos conditions de travail fait qu'il devient de plus en plus difficile de retenir le personnel professionnel ou d'attirer une relève, ce qui fait que la situation de celles et ceux déjà en fonction ne fait que se dégrader », déplore M. Jean Falardeau.

Une situation décourageante

De son côté, le porte-parole du SPPCSE, M. Michel Laliberté, n'hésite pas à qualifier de situation décourageante de voir le grand nombre d'enfants souffrant de problèmes de dyslexie et autres, et qui sont abandonnés à eux-mêmes parce qu'on n'a pas les ressources pour leur assurer un véritable suivi.

« Le fait que nous n'avons plus de temps pour faire de la prévention nous empêche de faire du dépistage et donc d'intervenir tôt pour aider l'élève. Donc les problèmes des élèves augmentent avant qu'ils soient dépistés et nous nous retrouvons avec des cas de plus en plus lourds et qui nécessitent des interventions de plus en plus longues et complexes. Notre capacité d'intervention est donc de plus en plus limitée puisque nos effectifs n'augmentent jamais en conséquence de la hausse des besoins. C'est extrêmement malheureux puisque nous voyons des jeunes de plus en plus nombreux dont la réussite scolaire est menacée et l'avenir hypothéqué sans que nous ne puissions rien faire », raconte M. Laliberté.

M. Michel Laliberté ajoute que ça ne va guère mieux à l'éducation aux adultes et en formation professionnelle. « Là aussi, l'insuffisance de services professionnels est flagrante alors qu'il manque particulièrement de psychologues, de psychoéducatrices et psychoéducateurs, d'orthophonistes et d'orthopédagogues », précise M. Laliberté.

Un gouvernement qui doit agir

MM. Jean Falardeau et Michel Laliberté ainsi que Mme Perreault croient que les différents acteurs du monde de l'éducation de la région, et plus particulièrement les parents, doivent s'unir pour dénoncer cette situation et réclamer d'une même voix que le gouvernement du Québec leur accorde les ressources professionnelles nécessaires pour assurer à tous leurs élèves des chances égales à la réussite scolaire.

Source : François Beauregard, agent d'information CSQ


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