La lutte contre le tabagisme demeure une priorité de santé
publique au Québec. C'est notamment pour cette raison que l'école
Mitchell-Montcalm mettra en place un programme pouvant aider les jeunes à se départir
de leur dépendance à la nicotine.
En collaboration avec le Conseil québécois sur le tabac et la
santé (CQTS), l'école Mitchell-Montcalm a lancé le 24 novembre dernier le Plan
génération sans fumée (PGSF). Celui-ci entrera en vigueur dès le 1er
janvier 2021. Il consiste principalement en des actions visant à assurer le
respect de la Loi sur le tabac, à prévenir l'initiation au tabagisme et au
vapotage ainsi qu'à accompagner les élèves et les membres du personnel
souhaitant renoncer à la cigarette.
Les chiffres présentés demeurent un argument de taille pour
la direction de l'établissement afin d'aller de l'avant. En effet, 24 % des
jeunes se disent fumeur. 27 % d'entre eux désirent mettre fin à cette vilaine
habitude, mais ne savent pas comment s'y prendre. La direction prend au sérieux
les données révélées par leur profil tabagique et elle tient à faire sa part
dans ce projet de génération sans fumée.
L'école Mitchell-Montcalm devient ainsi le premier
établissement scolaire de l'Estrie à implanter une stratégie pour une
génération sans fumée. Travaillant dessus depuis plus d'un an, la pandémie n'a
pas empêché le bâtiment situé sur la rue Cambridge à la mettre sur pied. Contrairement
au pavillon LeBer de l'école secondaire La Montée à Sherbrooke et l'école
secondaire du Triolet qui ont dû mettre le tout sur pause.
Intégration des jeunes
L'écriture du programme a débuté en octobre 2019. Dès le départ,
des jeunes étaient inclus au processus. C'est d'ailleurs en raison de leur
présence qu'un projet s'est développé, soit l'intégration de feux de camp sur
l'heure du midi.
« Au lieu de socialiser au coin fumeurs, ils voulaient trouver
un emplacement qui ne serait pas propice à sortir une cigarette ou le vapoteur.
Le but étant d'enlever les non-fumeurs du coin fumeurs », explique Yannick
Dallaire, personne-ressource pour le PGSF à l'école Mitchell-Montcalm.
Tout de suite
Bien que le projet ait débuté son écriture en octobre 2019,
M. Dallaire ne voulait pas attendre jusqu'à ce qu'il soit prêt afin de prendre
des actions et tenter d'aider les jeunes qui voulaient arrêter de fumer. En fait, il a notamment mis sur pied le défi J'arrête, j'y gagne. Celui-ci remettait
une trousse aux élèves pour tenter d'abandonner leur dépendance. L'intervenant
les rencontrait au moins une fois par semaine et leur donnait des trucs afin d'y
arriver.
Au total, 25 adolescents se sont inscrits à cette initiative.
Cependant, en raison de la COVID-19, quelques complications ont eu lieu et seulement six
ont continué à le suivre. Étant seuls chez eux en confinement, ces jeunes ne
réussissaient pas à atteindre leur but.
Cette année, six personnes se sont inscrites en début d'année
scolaire. M. Dallaire explique ce manque d'entrain par l'absence de publicité
de ce programme. Ce dernier voulait attendre le lancement officiel du PGSF pour
le faire. À noter que ces six élèves sont venus d'eux-mêmes afin de tenter de
mettre fin à cette vilaine habitude.
« Je rencontre des étudiants qui ont commencé à vapoter et
qui me disent que s'ils avaient su que c'était aussi difficile d'arrêter, ils
n'auraient jamais commencé. J'ai un joueur de football et il mentionne qu'il a
de la difficulté à respirer et courir », indique l'intervenant du
pavillon Montcalm.
« Le défi
fonctionne. Cependant, il faut les suivre régulièrement et les aider à trouver
des mesures puisque, si leurs amis fument, alors, ils seront tentés de le faire
aussi. C'est tout le côté social à l'adolescence qui amène les jeunes à fumer »,
ajoute-t-il.