Le Salon du livre de l'Estrie aura lieu du 15 au 18 octobre 2015, au Centre de foires de Sherbrooke. Tous les mardis, Estrieplus.com vous amène à la rencontre d'un auteur de la région.
Jeune, Lynda Dion voulait tout faire, sauf enseigner. Le destin
en a décidé autrement pour la celle qui, depuis plusieurs années, enseigne le
français à l'école secondaire Montcalm. Dans ses temps libres, Lynda Dion écrit sur les tabous les moins discutés sur la place publique.
Son troisième roman vient tout juste d'être publié que Lynda
est à l'écriture d'un quatrième, qui paraîtra à l'automne 2016.
« J'écris depuis toujours et j'ai fait des études en littérature,
raconte Mme Dion. Mon objectif était d'écrire des romans. Adolescente, j'ai beaucoup
écrit dans mon journal intime, ce fut mon catalyseur. C'est dans ces pages que
je me suis formée en écriture. »
Jouer sur ce qui est
tabou, ce qui dérange
Les tabous ont été sa première source d'inspiration.
« Je voulais toucher à ces tabous, révéler ce vers quoi on
ne va pas habituellement. Je suis dans la lignée des Nelly Arcand et l'auto-fiction.
C'est une posture d'écriture qui demande du courage puisque notre premier
matériau, c'est notre propre vie.
Le but n'est cependant pas de faire son autobiographie. Lynda
fait le pari qu'en fouillant ses angoisses et ses failles, elle parvienne à
rejoindre d'autres femmes et même d'autres hommes qui ont vécu les mêmes
expériences.
Le premier roman de Lynda Dion s'intitule La dévorante. Dans un texte écrit sans
ponctuation et constitué de courts chapitres, elle met en scène une narratrice
sherbrookoise qui habite sur la rue Vimy, qui vit son été d'enseignante à la
recherche de quelqu'un pour briser la solitude devenue insoutenable.
« On retourne dans son enfance par des flashbacks, on vit
avec elle ce rapport au corps vieillissant des femmes, explique l'auteure. C'est
une quête d'amour que beaucoup de femmes vivent. Chercher un conjoint à 50 ans,
c'est très différent qu'à 20 ans. Le thème n'est pas souvent abordé. »
Le deuxième roman, La
Maîtresse, souligne la désillusion d'une enseignante, aussi écrivaine, qui
vit une année scolaire difficile.
« C'est intéressant de voir le processus d'écriture se
dérouler dans l'histoire. La Maîtresse est très up to date parce que si les gens veulent savoir comment ça se passe
dans une classe, le roman l'expose très bien. Le livre a eu un impact et on y voit
tout l'amour de la profession. »
Monstera deliciosa
conclut la première trilogie de l'auteure.
« Je l'ai écrit les yeux fermés. J'y raconte la rupture avec
un homme, ces derniers mois où on est forcés de vivre ensemble, les questionnements,
les prises de conscience au quotidien, du style « Comment est-ce que j'ai pu
m'accrocher à cet homme? » ou « Pourquoi je n'ai pas vu ça? ». Une partie du
roman a dérangé parce que j'aborde le viol conjugal et le fait qu'au niveau de
la sexualité, il y avait des problèmes. Le roman est écrit au bord du silence
puisque l'idée n'était pas de salir la personne, mais d'arriver à nommer ce qui
a été vécu. »
Lynda Dion sera au kiosque de l'Association des auteures et
des auteurs de l'Estrie (AAAE).