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Vancouver-Montréal en pédalant !

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Liette Pellerin et Robert Deslauriers Par Liette Pellerin et Robert Deslauriers
Lundi le 24 août 2015

5 heures du matin... La sonnerie du cadran nous réveille. Nous sommes un 5 Juin et à Vancouver depuis une semaine.

Dans une chronique antérieure, nous avons parcouru la capitale à pied et nous avons aussi fêté l'anniversaire de naissance de Liette cette semaine. Voici l'autre raison qui nous a conduits à Vancouver. Depuis des années, sur ma " Bucket List ", existe un voyage que je veux faire absolument pendant que mon état de santé et mon âge me le permettent encore.

Et voilà Robert ! C'est parti! Vancouver- Montréal à vélo et en solitaire!

Colombie-Britannique

Notre appartement étant situé au centre-ville de Vancouver, ce matin c'est le SkyBus qui nous attend en direction de l'aéroport où ma boîte à vélo a été mise en consigne lors de notre arrivée. Je ne sais pas si c'est approprié de partir en vélo pour une si longue route car mon entraînement (60 kilomètres dans les jambes) fut presque nul à cause de la maladie de mon père qui exigeait notre présence régulièrement.

Robert... T'es pas un lâcheur... Tu vas avoir mal... Mais tu vas réussir! 

Arrivé à l'aéroport, je fais les derniers préparatifs. Vérifier l'état du vélo après son voyage en avion, changer de vêtements, préparer les sacoches et mes adieux à Liette qui retourne à Montréal ce matin avec la boîte à vélo vide. J'ai un petit pincement au coeur. Ça me tente moins, mais ça va être correct. Je promets de l'appeler à tous les soirs. 

Ce matin, il pleut et il pleuvra toute la journée. Ma première halte sera à Hope après 110 kilomètres sur un accotement de la route qui est complètement rempli de copeaux de bois noircis, dû au transport des camions forestiers et que la pluie n'arrange rien. En arrivant au motel, j'ai dû me laver dehors avec le boyau d'arrosage avant d'aller remplir ma fiche. Ensuite ce fut le tour du vélo à être nettoyé. Dure journée. 


J'ai décidé de suivre la Route 3 qui passe au sud de la Colombie-Britannique afin de ne pas arriver en Alberta par le nord au niveau de Banff. La raison étant que je voulais faire ensuite les routes sinueuses de l'Idaho. 

Je roule de 6-7 heures par jour. Il fait froid et à trois reprises il a neigé dans les cols. Arrivé dans le haut d'un col, une surprise m'attend : un ours, qui se trouve au milieu de la route, décide de ne pas me laisser passer. Je dois redescendre et attendre qu'il se fatigue de me regarder et s'en aille.

Mais les surprises ne sont pas finies ce jour-là: en redescendant de l'autre côté de ce même col à une vitesse de 80 kilomètres/ heure, un cerf sort d'un fossé et me coupe le chemin. Surprises et émotions aujourd'hui!

N'ayant fait aucun entraînement avant de partir, la fatigue se fait sentir. Il pleut, il neige toujours et nous sommes à la mi-juin. Ce soir, à mon arrivée au motel, j'ai dû aller me réchauffer devant le foyer 10 grosses minutes pour me dégeler les mains afin de pouvoir signer la fiche d'enregistrement. Ayant roulé pendant 14 jours consécutifs pour traverser la Colombie-Britannique, je prends une journée de congé... Bien méritée!

La conclusion pour la Colombie-Britannique est qu'il y a beaucoup de côtes qui se seraient sans doute avérés moins pénibles si j'avais eu un meilleur entraînement. Les paysages sont fabuleux, mais on les apprécie moins à la pluie et à la neige; il y a toujours ce flot incessant de camions forestiers qui polluent par le bruit et leurs déchets. J'ai bifurqué une journée aux États-Unis pour exempter un col trop élevé en altitude. 

En Alberta

Quand j'entre en Alberta, j'ai bon espoir que les côtes soient terminées et qu'un vent arrière me permettrait d'avancer plus vite. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Le sud de l'Alberta est beaucoup plus vallonné que je pensais.

À l'entrée de la province, traversant un parc provincial, j'observe le sens de rotation des éoliennes, et je me rends compte que ce ne sera pas pour aujourd'hui le vent arrière. J'ai eu encore un vent de face pour plusieurs jours. 

Tout l'Alberta fut venteux, je prends neuf heures et demi pour faire 72 kilomètres : c'est ridicule et un peu décourageant. Sur la route, il n'y a que des grosses enseignes Anti-Avortement et de Propos Bibliques. Je roule maintenant sur l'accotement de la Transcanadienne 1, c'est vallonné et verdoyant. Si j'avais voulu avoir des routes plus tranquilles, plus bucoliques, je devais monter plus au nord et le kilométrage s'allongeait de beaucoup. 

Toute la circulation fut arrêtée pour la traversée d'un troupeau de bisons. La température est plus chaude, le temps ensoleillé, mais il y a toujours ce vent de face qui me ralentit. Le matin au déjeuner, je regarde tous les drapeaux qui battent au vent, mais jamais dans le bon sens.

En Saskatchewan

La traversée de cette province est caractérisée par des tornades. Au niveau de Swift Current, elles arrivent du sud, c'est-à-dire du Montana. Lors de mon arrivée dans un motel, la dame de la réception me montre le chemin à prendre pour aller me cacher au sous-sol, si besoin est. Une tornade vient juste de toucher terre à un kilomètre de notre endroit. Des bordées de grêles m'ont accompagné toute la journée. 

La température oscille autour de 35C, c'est humide et j'ai toujours des vents contraires. Des gens me donnent des instructions, à savoir comment faire si une tornade s'approche de moi sur la route: se coucher dans les fossés ou entrer dans les bouches d'écoulement d'eau et attendre que ce soit terminée. Nous sommes au début de juillet et je roule toujours sur la Transcanadienne 1.

Au Manitoba

Je continue sur la Transcanadienne 1 jusqu'à Winnipeg où je change de direction pour le sud du Minnesota. La raison de ce changement de route est de ne pas être obligé de passer par le nord de l'Ontario en raison des routes sans accotements et du trop grand nombre de camions. À 100 kilomètres au sud de Winnipeg, j'ai fait une halte dans le petit village de St-Malo, où, à ma très grande surprise, tout le monde parlait français. 

Je pédale pendant quatre jours dans le Minnesota, toujours avec un vent de face et une chaleur de plus en plus intense. Il y a beaucoup de fermes: ce sont les Prairies. 

Je traverse ensuite le Wisconsin pendant trois jours, car mon objectif est de me rendre à Milwaukee où un traversier d'une durée de deux heures et demi m'amène à Muskegon sur le bord du Lac Michigan. Au sud du Michigan, la chaleur s'intensifie (35-38C) et j'ai toujours un vent de face. Je parcoure des régions très pauvres et je remarque de nombreux sites industriels fermés. 

Je me trouve à environ 200 miles au nord de Détroit où on annonce un festival western. Je m'informe et on me dit que le festival a été annulé à cause de la chaleur pour les chevaux (107F) . La bonne nouvelle est que je vais avoir de la place pour dormir. Les quatre derniers jours furent vécus dans la pauvreté des lieux. 

En Ontario

Ayant terminé le trajet aux États-Unis, j'entre maintenant en Ontario. Lorsque j'emprunte la voie pour traverser le pont pour me rendre à Sarnia, j'apprends que les vélos ne sont pas admis sur le pont. Soupir! Je dois faire 25 milles de plus au sud pour trouver un petit traversier qui m'amène aux douanes canadiennes sur l'autre rivage. 

À la sortie de ce traversier, je roule pendant deux jours au milieu de nulle part, pas de dépanneur, pas d'hôtel... C'est la seule fois que j'utilise ma tente. Je traverse le sud de l'Ontario en passant par London, Hamilton et finalement arrivé sur le bord du Lac Ontario. Je maintiens le bord de l'eau par les petites routes, même à Toronto. Il y a un festival Heavy Metal lors de mon passage, ce qui me donne des problèmes pour me trouver une chambre d'hôtel. 

La température est moins chaude lorsque je suis le bord de l'eau. La fin du lac Ontario devient les Mille-îles et ensuite le St-Laurent fait son apparition. J'arrête à Iroquois où un bon ami à moi m'accompagne en vélo jusqu'à Cornwall. C'est la dernière nuit avant d'arriver chez-moi. 

Cornwall, 6 heures du matin. Let's go : direction Montréal!

Je suis le fleuve toute la journée et en dernier je prends la piste cyclable à Lachine qui m'amène jusqu'au centre-ville de Montréal. J'arrive devant la porte de notre condo vers 16 heures. Quelques bons amis et famille étaient présents pour m'accueillir, et d'autres sont venus me saluer durant la soirée.

Vancouver-Montréal

Ce fut 4 560 kilomètres en 46 jours. J'ai eu souvent envie de lâcher, de louer une voiture, mettre mon vélo dans le coffre et de revenir plus vite à la maison. Mais « Robert n'est pas fait de ce bois-là! »

J'ai perdu plus de 10 livres et j'ai un drôle de bronzage. Ce ne fut pas un voyage gastronomique. De plus, les hôtels sur ma route ont souvent été très miteux et coûtaient entre 50-60$ par soir. Je faisais mes réservations par Ipad le matin au déjeuner. C'est la Colombie-Britannique qui m'a donné le plus de misère à cause de ses cols et du froid. Les quelques jours de vent arrière, je roulais facilement 200 kilomètres dans ma journée. Je prenais de l'avance pour les jours malchanceux.

Si vous cherchez les beaux paysages, les routes bucoliques, ce n'est certainement pas le bon trajet. C'est vrai que c'est un trajet mythique que de faire Vancouver-Montréal, je suis content de l'avoir fait, mais pensez-y deux fois avant d'entreprendre une aventure semblable. 

Liette ajoute : « Et oui! Il a tenu promesse: il m'a appelé à tous les soirs. Très souvent, je sentais plus d'insatisfaction dans sa voix que de réjouissance. Ce fut une période, disons-le, plutôt difficile, mais Robert est construit dans du bois dur. » 

Revenez-nous la semaine prochaine pour visiter une autre partie de notre Monde.

Lili & Deslo

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