L'usine Bitfarms à Sherbrooke sera relocalisée d'ici le 28 février
2023 a annoncé le conseil municipal ce mardi. Pour se faire, la Ville de
Sherbrooke dépensera trois millions de dollars pour devenir propriétaire du
bâtiment.
Ainsi, cette entente vise à fermer définitivement le Centre
de la Pointe. L'entreprise développerait ses activités ailleurs sur le
territoire sherbrookois, soit sur un terrain situé dans le parc industriel
régional. La municipalité s'engage à vendre celui-ci à un montant approximatif
de 385 000 $. La compagnie dispose d'un droit de retrait jusqu'au 15 novembre
2021 si d'autres options, qui sont en mesure d'accélérer le plan de transition,
se présentent.
En faisant l'acquisition de cet établissement, la ville sera
en mesure de choisir quel organisme ou entreprise qui choisira de faire ce
celui-ci son terrain de jeu. La Société de Transport de Sherbrooke (STS)
pourrait être un de ceux-ci à devenir propriétaire du bâtiment vacant. De plus,
bien qu'il ait accepté cette offre, Bitfarms pourra tenter de vendre son
immeuble à des tiers jusqu'au 30 novembre 2022. La ville se réserve
toutefois le droit de premier refus.
« Au cours des derniers mois, plus d'une dizaine de
scénarios ont été analysés au point de vue de la faisabilité et du temps requis
pour atteindre les objectifs de réduction de puissance et de fermeture du Centre
de la Pointe. Il s'agit d'une entente gagnante pour tous, tant pour la
population du secteur que pour la Ville de Sherbrooke et Bitfarms », se réjouit
le maire de Sherbrooke, Steve Lussier.
Concernant le son émis par la société de cryptomonnaie,
l'entente entérinée prévoit une diminution de la puissante utilisée au Centre
de la Pointe. Celle-ci baissera de 30 à 18 mégawatts au plus tard le 31 mai
2022. Durant cette transition, Bitfarms s'est entendu à instaurer un plan
d'intervention.
Préoccupations
« Ce qui est important c'est que les citoyens puissent
retrouver la quiétude. On fait des gestes concrets pour le faire », mentionne M. Lussier
à la suite d'un questionnement soulevé par le conseiller municipal Marc Denault,
qui, avec Paul Gingues, qui a accompagné les citoyens concernés par l'enjeu du
bruit. Celui-ci a de « grandes réserves » concernant la réduction sonore,
mentionnant notamment les échecs des dernières années pour le faire.
Même son de cloche de la part de M. Gingues qui ne
croit pas l'entreprise être en mesure de respecter l'échéancier alors que douze
tentatives ont été faites au cours des dernières années pour tenter d'arriver à
une « sérénité ».
« Cette entente manque de mordant. Je trouve très
préoccupant la capacité de Bitfarms à respecter les échéances qu'on met sur la
table. Je crois qu'on aurait dû mettre davantage de pression », soutient le conseiller
municipal du district de l'Université.
Pour que les échéanciers soient respectés, l'entente prévoit
la mise sur pied d'un comité de suivi, de clauses de pénalités et d'un
mécanisme de résolution de différends. En fait, en cas de non-respect de
l'entente, ce sera 1000 $ par jour que la compagnie devra débourser. Un
aspect qui « montre des dents », comme le souligne la conseillère municipale, Nicole
Bergeron.
Une entente bien accueillie par Bitfarms
« C'est une entente "gagnant-gagnant gagnant", tant pour les
citoyens, la ville et Bitfarms », indique le chef de la direction de Bitfarms, Emiliano
Grodzki, par voie de communiqué.
Grâce à ce déménagement, la société pourra se doter de
nouvelles installations, dont de l'équipement de minage de dernière génération
qui permet un niveau de production plus élevé tout en réduisant la consommation
d'énergie.
L'entreprise assure qu'elle se dotera d'un système pour
contrôler ses émissions sonores en réponse aux inconvénients vécus de la part
des citoyens du secteur du Centre de la Pointe.
« Nous regrettons les inconvénients occasionnés aux citoyens
de Sherbrooke qui ont été touchés par le bruit de notre installation de la rue
de la Pointe. Nous avons investi des ressources considérables pour être à
l'écoute de leurs attentes et nous nous engageons à les rencontrer pour
répondre à leurs préoccupations », explique M. Grodzki.
De plus, la municipalité encourage les citoyens à continuer
à porter plainte lorsqu'ils sont incommodés par le bruit.